
Association Cardiologique pour la Médecine Subaquatique


L'ACMS, avec des membres du Club des Cardiologues du Sport et de MedSubHyp, a collaboré avec la
Commission Médicale et de Prévention de la FFESSM (Fédération Française d’Études et de Sports Sous-Marins) en participant au groupe de travail sur la liste des contre-indications et les problèmes d'interactions cardio-vasculaires avec la plongée.
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AVERTISSEMENT : Ce site est destiné aux cardiologues confrontés à des problèmes de plongée,
aux médecins de plongée confrontés à des problèmes cardiologiques ou à des plongeurs avertis.
Ce site n'a pas une vocation didactique ni tout public.
AUCUN AVIS MÉDICAL NE PEUT ÊTRE DONNE DIRECTEMENT A PARTIR DE CE SITE.

REFERENTIELS PATHOLOGIES
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Arythmie et Plongée :
Les activités subaquatiques se déroulent dans un milieu hostile où la moindre incapacité peut être fatale. En appliquant, à la plongée, les recommandations européennes et américaines disponibles pour la pratique des sports en compétition on peut se retrouver dans 3 situations :
- Possibilité de pratiquer l'ensemble des activités subaquatiques sportives ou de loisir. Cela peut concerner (en l'absence de cardiopathie ou d'autre pathologie) des arythmies non soutenues, des tachycardies traitées radicalement, un bloc de branche isolé, une bradycardie ou un allongement du PR fonctionnels et asymptomatiques.
- Contre indication aux activités subaquatiques en cas de troubles de la conduction AV lésionnels non appareillés, pour les troubles du rythme ventriculaire soutenus (même chez les porteurs de défibrillateur), en cas de tachycardie jonctionnelle paroxystique non traitée radicalement et dans toutes les situation où un risque de syncope persiste.
- Nécessité de déterminer des conditions de pratique particulières après une évaluation personnalisée. Malgré sa grande prévalence, la fibrillation auriculaire doit rester un problème particulier en raison de ses possibilités d'évolution.
Un tableau de critère décisionnel par pathologie a été adopté par la FFESSM, en janvier 2009, avec un argumentaire publié dans le Bulletin de Médecine Subaquatique et Hyperbare (2009; 19 : 177-184). Par ailleurs, un article avait été publié en 2006 dans Subaqua 205 sur les tachycardies paroxystiques.
(modifié le 22 janvier 2025).
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​Coronaropathies et Plongée :
La plongée sous-marine doit être déconseillée, de principe, aux coronariens car cette activité est très contraignante pour le système cardio-vasculaire. Face aux sujets les plus motivés, il convient d'avoir une attitude consensuelle.
La contre-indication est préférable en cas d'athérosclérose diffuse (atteinte tritronculaire, ou du TCG, même revascularisée), de spasme coronaire ou d'atteinte de la fonction cardiaque (FEVG<50 %).
Sinon, la pratique de la plongée pourrait se discuter après un délai d'au moins 6 mois depuis le dernier événement coronarien.
Le sujet doit être totalement asymptomatique. Tous les facteurs de risque doivent être contrôlés avec un traitement préventif optimal conforme aux recommandations en vigueur (y compris bêta-bloquant mais sans hypoglycémiant oral). Un test d'effort, sans ischémie ni arythmie, doit démontrer que le sujet pratique un entraînement sportif régulier (en ayant une capacité physique supérieure à la normale pour l'âge).
La pratique de la plongée sous-marine pourrait alors s'envisager avec prudence.
Les critères décisionnels pour les conditions de pratique particulières de la plongée pour les coronariens ont été adoptées par la FFESSM en octobre 2007 et un argumentaire, a été publié dans le Bulletin de Médecine Subaquatique et Hyperbare (2009; 19 : 165-176). Les recommandations ont été présentées aux Journées Européennes de la SFC en 2009 et en 2021 avec également un article dans Cardiologie Pratique. (modifié le 22 janvier 2025).
​Valvulopathies et Plongée :
Les valvulopathies majorent les contraintes hémodynamiques cardiaques . Toutefois, certaines atteintes valvulaires modérées peuvent être compatibles avec la pratique des activités subaquatiques.
La plongée pourrait être autorisée en cas de valvulopathie modérée avec une fonction ventriculaire gauche et une pression pulmonaire normales et sans arythmie.
En cas de fibrillation auriculaire, même sur une atteinte mitrale minime, il faut envisager des conditions particulières de pratique.
La reprise de la plongée peut s'envisager après un geste chirurgical, de réparation ou de remplacement, selon son résultat. Il faudra cependant être particulièrement vigilant vis à vis de la gestion des anticoagulants en cas de prothèse valvulaire mécanique.
L'évaluation des patients doit, dans tous les cas, respecter les recommandations européennes et américaines concernant la pratique du sport par les patients présentant une atteinte des valves cardiaques.
Après réflexion et rédaction d'un argumentaire,
Un tableau de critère décisionnel par pathologie a été adopté par la FFESSM en 2011 et un argumentaire, a été publié dans le Bulletin de Médecine Subaquatique et Hyperbare (2011; 21(2) : 49-59). Ces recommandations ont été présentées XXIIes Journées Européennes de la SFC en 2012 et ont fait l'objet d'un article dans Subaqua 243.
(modifié le 22 janvier 2025).
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HTA et plongée :
Comme toute activité physique, les activités subaquatiques font monter la tension artérielle avec des variations importantes liées au stress psychique, au froid et, de manière spécifique, à l'hyperoxie. Les sujets hypertendus sont plus sensibles à ces variations car l'HTA est une maladie générale de la vasomotricité, avec de possibles retentissements viscéraux. On peut donc craindre qu'ils soient plus exposés aux risques de mort subite ou d'œdème pulmonaire d'immersion.
Les recommandations pour les plongeurs hypertendus ont été validées par la CMPN en 2013 et publié dans le Bulletin de Médecine Subaquatique et Hyperbare (2014; 24/1 : 19-39). Elles sont résumées par un tableau et complétées par une fiche de conseil pour le plongeur hypertendu repris dans Subaqua 254. Ces recommandations ont été présentées aux XXIVe Journées Européennes de la SFC en 2014 (modifié le 22 janvier 2025).
FOP et Plongée :
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Il n'y a pas d'argument pour rechercher systématiquement un Foramen Ovale perméable (FOP) chez les plongeurs. Le risque réel reste cependant mal évalué et la prudence reste de mise cas de découverte même fortuite d'un FOP.
Après un accident de désaturation cérébral ou vestibulaire, il faut rechercher un shunt droit-gauche. Comme cela a été publié en 2008 dans Subaqua 221, la pratique de la plongée devra être rediscutée et sera parfois adaptée sans exclusion définitive. L'HAS n'a pas retenu d'indication de fermeture de FOP après un accident de plongée. Les dispositifs de fermeture de FOP ont été prévus pour empêcher la migration paradoxal de caillots mais pas spécifiquement pour les bulles.
(modifié le 22 janvier 2025).
Cardiopahies congénitales :
En raison des progrès dans leur prise en charge, le pronostic des cardiopathies congénitales a considérablement été amélioré. La cohorte de patients ne cesse d’augmenter. Leur qualité de vie a aussi été améliorée, leur permettant de prétendre et d’accéder aux activités physiques et sportives desquelles on connaît les effets bénéfiques.
La question de l’aptitude à la plongée se pose donc de plus en plus souvent. Les éléments médicaux doivent être pris en compte pour autoriser sa pratique à différents niveaux de difficulté en fonction des performances physiques nécessaires à leur pratique et leurs effets sur les fonctions cardiovasculaires.
En raison de leur diversité et d’une importante hétérogénéité au sein même d’un groupe de cardiopathies congénitales, il a été proposé une évaluation précise de la possibilité de plonger à partir de critères cliniques et paracliniques communs à l’ensemble des cardiopathies congénitales.
Les recommandations pour les plongeurs hypertendus ont été validées par la CMPN en 2016, présentées aux XXVIe Journées Européennes de la SFC en 2014 (modifié le 22 janvier 2025). et publié dans Archives of Cardiovascular Disease (2016, 109, 504-510) Time for new guidelines
(modifié le 22 janvier 2025).
Maladie de Rendu-Osler et plongée :
La maladie de de Rendu-Osler se manifeste cliniquement par des épistaxis à répétition et l'apparition de télangiectasies cutanéo-muqueuses dans un contexte familial. C'est une maladie génétique, à transmission autosomique dominante, touchant l'angiogenèse avec formation progressive d'anévrysmes et surtout de fistules artério-veineuses. L'HAS préconise de contre-indiquer la plongée en cas de shunt pulmonaire. Son caractère évolutif expose de manière imprévisibleà un risque d'embolie paradoxale et la plongée doit être déconseillée même dans les formes initialement mineures. (modifié le 22 janvier 2025).
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REFERENTIELS TRAITEMENTS
Anticoagulant et Plongée
La plongée de loisir, pratiquée raisonnablement, n'est pas une activité traumatisante. Il y a risque de choc surtout lors des phases de mise à l'eau ou sur les bateaux. Les barotraumatismes sont évités par des manœuvres bien codifiées.
Le traitement anticoagulant, par lui-même, n’est pas une contre indication à la plongée.
La décision de non contre-indication dépend de l'indication initiale du traitement et plutôt de la fonction cardiaque et de l'adaptation de la fréquence ventriculaire aux activités en cas d'arythmie (ACFA). (modifié le 22 janvier 2025)
Bêtabloquants et Plongée :
Les recommandations pour l'évaluation des plongeurs prenant un traitement bêtabloquant ont été adoptées par la FFESSM en février 2007. L'arbre décisionnel est disponible en ligne . Les recommandations ont été présentées à la réunion scientifique de la CMPN en 2006 et aux Journées Européennes de la SFC en 2008. Elles ont été publiées dans Subaqua 220 et dans le Bulletin de Médecine Subaquatique et Hyperbare (2008; 18/1 :1-8). (modifié le 22 janvier 2025)
Pacemaker et Plongée :
Une étude de mise en pression de pacemakers a été publiée en 2007, avec le soutien du Club des Cardiologues du Sport, par le Docteur Vincent Lafay . Les modèles ont été testés dans un mini caisson hyperbare jusqu'à une pression de 7 bars (équivalent à une plongée à 60 m). Aucun dysfonctionnement électronique n'a été constatée. Par contre, certains boitiers ont été déformés de manière irréversible. Il faut toutefois se référer aux préconisations des constructeurs lorsqu'elles sont disponibles. (modifié le 22 janvier 2025).
